Parfois on se sent invincible et parfois on se sent vaincu.e.
Il faut accepter pour mieux repartir.
Il faut réfléchir pour en tirer des leçons.
Un voyage à lui seul est une leçon de vie. Tire-en partie. Écoute toi.
Craquer en voyage
Craquer.
C’est ce qui m’est arrivé lors de mon voyage difficile au Vietnam. Ça a été un moment extrêmement dur pour moi. A posteriori je sais que c’est un moment qui m’a permis de réfléchir et de grandir. Il a représenté une étape dans mon voyage, peut-être même une étape nécessaire pour façonner celle que je suis aujourd’hui, de retour d’un véritable voyage initiatique.
J’étais dans un village du nord du Vietnam, celui-là même où je suis tombée assez malade, probablement suite à une indigestion. J’étais très faible mais je n’ai pas voulu abandonner la raison de ma venue dans ce village perdu : les Lolo noirs, une des ethnies minoritaire du nord du Vietnam.
Des Lolos, j’en ai croisé au marché du village de Bao Lac. Mais je ne les ai pas rencontré au sens où je conçois la rencontre : un moment d’échange et de partage, un moment de découverte réciproque de l’autre.
Le village où je logeais n’était pas celui des Lolos noirs et pour leur rendre visite il me fallait marcher dans la montagne pendant plusieurs heures sur une piste de cailloux poussiéreuse et sinueuse, en plus d’un trajet en stop.
Je n’y suis pas parvenue.
Renoncer
J’étais éreintée, souffrante, vulnérable et la combinaison fatigue-chaleur accentuait mon mal. Mon état m’a forcé à stopper mon ascension. Ce jour-là j’ai vraiment dû renoncer à quelque chose d’important pour moi.
Je suis allée aussi loin que possible. En grimpant j’ai rencontré des enfants qui rentraient au village. À une petite fille j’ai fait essayer mon collier de perles, offert par une femme de la tribu des Kelabits de Bornéo. Nous avons échangé nos noms et quelques sourires mais surtout nous partagions la pénible montée qui leur était si commune.
J’ai marché tant que j’ai pu jusqu’à ce que je les laisse me devancer, leur demandant de poursuivre sans moi. Je revois leurs regards inquiets de me laisser là.
Je me suis assise par terre en attendant d’aller un petit peu mieux. Et j’ai pleuré.
J’ai pleuré parce que j’étais déçue de ne pas pouvoir monter jusqu’au village des Lolos noirs.
Mais surtout j’ai pleuré de fatigue et de lassitude. J’avais atteint un quota de fatigue cumulée à force de semaines passées à barouder en Asie et probablement, c’était aussi une manière d’évacuer la pression de l’émotion que procure le voyage, si fort.
Rencontrer et accepter ses limites en voyage
Le voyage c’est intense, les émotions sont ressenties plus fortes, parfois violemment. Ce jour là, j’ai réfléchi et ça m’a permis de faire le point. Ça n’était pas si grave…
J’ai compris qu’il fallait savoir lâcher prise quand il en est temps. Nous sommes humains et nous avons parfois tendance à l’oublier, porté.e.s par notre sentiment de liberté si intensément ressenti en voyage.
Le voyage est un temps à soi. Un moment fort qu’il faut utiliser pour grandir et apprendre à se comprendre. Rencontrer ses limites fait partie de l’expérience.
Et toi, as-tu déjà ressenti cela ? As-tu le souvenir d’un point de non retour qui t’aurait pourtant beaucoup appris ? Raconte-moi ♥
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Coucou !
C’est un bel article, plein de sincérité et d’authenticité… Et aussi sage d’une vérité que l’on découvre tous un jour où l’autre en voyage… Car le voyage, c’est aussi les surprises, les bonnes comme les moins bonnes, les petites mésaventures qui deviennent anecdotiques par la suite, mais qui sur le moment peuvent être bien embêtantes…
J’ai un souvenir du Canada, alors que je vivais ce voyage au jour le jour, sans anticiper, et j’avais eu pleins de bonne surprise, tout était plein de spontanéité et de petits bonheurs…(#bienvenueaupaysdesbisounours), et puis un jour, en fin d’après-midi, sur un coup de tête et sans trop savoir pourquoi, je décide de prendre un bus pour Chicoutimi (en fait, juste parce que le nom de cette ville m’inspirait…), j’arrive dans une ville un peu grisâtre, la pluie commence à tomber, et je fais le tour des auberges de jeunesse, sans succès ! Le soir tombe, je suis dans une ville qui ne me plaît pas, sous la pluie, sans lieu où dormir… Alors, je décide de faire du stop jusqu’au prochain village, technique qui avait jusque là super bien marché, mais ce jour là, personne ne s’arrête pendant un (loooong) moment. Je me souviens, avoir eu la gorge nouée de larmes, m’être sentie si seule et désemparée… Et finalement au bout de quelques kilomètres sous une pluie battante, une personne adorable m’a prise en stop et m’a déposé dans un super chouette camping !
Le voyage, c’est aussi puiser en soi des ressources insoupçonnées, c’est grandir un peu à chaque fois ☺
Bref, désolée pour le roman, ton article m’a inspiré et m’a replongé dans mes expériences, mais, c’est un peu l’objectif après tout ☺
A bientôt !
Hello, pour ma part, j’ai fait un voyage en Guadeloupe que j’avais trouvé difficile. J’étais constamment malade, car j’avais eu une très forte fièvre. Je me sentais tellement mal que je ne pouvais plus me lever ! J’étais déçue, car je n’ai quasiment rien pu faire durant mon séjour.
Rencontrer et accepter ses limites est une chose véritablement importante, je fais de la haute montagne notamment autour du Mont-Blanc et c’est une chose qu’il faut absolument avoir en tête si l’on veut ne courir aucun risque.
Cela n’a pas dû être facile pour toi, surtout en étant dans une région si inconnue.
Il y a toujours un moment où l’on se rend compte que toute la bonne volonté du monde parfois ne suffit pas. Pour pleins de raisons parfois nous sommes obligés de rester en retrait et de renoncer à faire certaines choses. Il faut faire attention lorsqu’on voyage seul à ne pas savoir ses limites, car quelque chose pas très grave peut vite se finir en galère totale …
Pour moi c’est tout à fait ça en effet. L’instinct et l’intuition souvent être suivis.