Voilà bientôt 6 mois que je suis rentrée de voyage. 6 mois déjà. Comment se peut-il que le temps soit passé si vite ? J’ai mis longtemps à écrire cet article car j’avais besoin de temps pour parler de mon retour de voyage avec les idées claires. Je sens que c’est le moment pour moi de partager mon expérience et d’essayer de disséminer quelques conseils. Peut-être t’aideront-ils à préparer et à vivre ton retour de voyage avec plus de légèreté.

Je suis rentrée en décembre. Le 18 décembre exactement. J’ai surpris ma famille à l’aéroport où ils attendaient mon petit frère de retour de trois mois à l’étranger. Cela faisait 14 mois que je voyageais en toute liberté, sans date de retour.

Mon retour s’est précipité en l’espace d’une semaine mais cela faisait deux mois que j’avais conscience que la fin du voyage arrivait. D’abord j’y pensais avec anxiété, puis avec un peu plus de sérénité grâce à une préparation personnelle. Voici les étapes de retour de voyage selon moi. J’insiste sur le terme “étape” car pour moi le retour de voyage est une épreuve.

Préparer son retour de voyage

Rentrer de voyage ça n’est pas anodin. Plus vrai encore, le retour fait partie du voyage ! Il ne faut pas négliger cette partie de l’aventure et au même titre qu’un départ, il est nécessaire de préparer son retour.

Moralement, le retour est plus lourd à mon sens que le départ mais chacun peut le vivre de manière très différente. Certains sont ravis de rentrer d’autres ont plus de mal.

Comment préparer son retour de voyage ?

→ Lister en détail tout ce qui te manque pendant le voyage

Qu’est ce qui te manque et qu’est ce que tu aimerais faire mais qui t’est impossible d’obtenir en voyage VS chez toi ?

Le quotidien, la baguette fraîche de ton boulanger, le fromage bleu, ton oreiller à mémoire de forme, ta moitié, le camping de ton enfance, le vin français, les pique-niques dans ton lieu fétiche, les couleurs d’automne de ton jardin, la charcuterie, le confort de ton matelas, ton grand-père, ta grand-mère, ta famille, danser dans ce bar que tu adores, ta petite robe noir, boire un verre avec tes amis…

Cette liste, tu pourras l’avoir à ton retour comme preuve contre toi même (ton esprit va surement trouver ça trop nul d’être rentrée) à relire pour y cocher petit à petit son contenu. C’est une forme de To Do list mais c’est plutôt une You Can Do list en fait 😉 Finalement, tout ces petits riens t’auront manqué alors maintenant qu’ils sont à ta portée, profite-en !

→ Faire des projets

Les projets c’est le plus important au retour de voyage. Ils s’inscrivent dans l’avenir et dans l’action, ils tendent à te motiver, te challenger et à te donner envie d’avancer. Soyons claires, c’est un peu une carotte à un âne. Formuler des projets c’est déjà préparer l’avenir proche sous un jour optimiste.

J’avais pour ma part comme projet de taille, de relancer le blog et d’écrire mes articles en retard, bref, d’en faire quelque chose de plus pro. J’avais envie de développer ce pan de moi-même et c’était une bonne façon pour moi de rester dans l’univers du voyage et de la communication qui me sont chers.

Dans mon cas, il s’agissait d’un projet fil rouge mais une ribambelle d’idées est tout à fait possibles aussi. L’idée c’est d’avoir quelques choses que tu as envie de mettre en oeuvre et qui va te donner envie d’avancer.

Rentrer et vivre le retour de voyage

→ Atterrir

Cette phase des premiers temps du retour de voyage, je l’appelle l’atterrissage. D’abord il faut réaliser, reprendre pied dans la nouvelle réalité qui est la tienne, te réapproprier les éléments du décor : atterrir physiquement et dans ta tête.

Moi j’ai eu un vrai besoin de faire le vide. Comment peut-on s’entourer d’autant d’objets alors que si peu sont nécessaires pour vivre ? Me suis-je demandé, avant de foutre en l’air la moitié de mon placard ! En fait, ça m’a bien pris trois jours. J’ai réalisé plus tard que j’avais eu besoin non seulement de faire le ménage dans mon ancienne vie, mais surtout de m’occuper l’esprit, bien trop empli de la tristesse du retour.

Le retour de voyage s’apparente à une phase de deuil. C’est comme accepter de refermer un livre dont on est arrivée à la dernière page et qui nous a beaucoup plu.

Un deuil survient à la suite d’une séparation brutale. Dans le cas d’un retour de voyage, ce sont deux mondes et de façons de vivre qui se confrontent subitement. J’étais à Hanoi et pof, comme par enchantement je me suis retrouvée à Paris. WTF ? Ton esprit à besoin de plus de temps pour voyager que ton corps.

→ Accepter

Le plus dur, ça a été d’accepter. Accepter que le voyage soit fini et que les autres ne l’ai pas vécu.

Comment accepter le retour de voyage  ? Il faut du temps. Il faut accepter l’idée que le voyage en question soit terminé et se mettre bien en tête qu’il ne s’agit pas d’une fin en soi mais bien de la fin d’un voyage donné. Cela ne signifie pas que c’est la fin de tes Voyages. Tout comme fermer le livre ne signifie pas que tu n’auras pas le droit de te plonger à nouveau dans sa lecture.

Prend le temps de réaliser ce que tu as vécu. C’était beau, c’était grand et inscrit dans la durée de quelques mois ou années et ça fait maintenant partie intégrante de toi. Même si tes proches ne le ressentent pas pareil, tu es un individu bien différent, enrichi de tout ce que tu as vu, ressenti, vécu.

L’incompréhension des proches est très difficile à vivre. Mais en fait, est-ce que je ne m’en fais pas tout un monde ? Est-ce que je ne me monte pas le bourrichon ? Oui, c’était ton voyage et non ils n’ont pas partagé ton vécu mais cela ne signifie pas qu’ils ne comprennent rien. Mes parents me sentaient mal et je ne dénouais aucun dialogue. J’avais bien trop besoin de m’enfermer dans mes souvenir et ma solitude. Et puis il y a eu un déclic, une parole et j’ai compris qu’ils étaient de mon côté, conscients de la difficulté pour moi et je me suis détendue, à nouveau à l’aise dans ma propre maison.

Il y a eu des hauts, des bas. J’ai traversé quelques semaines éprouvantes et douloureuses. J’ai aussi compris la sens de l’expression “Au creux de la vague” : j’allais bien, j’étais pleine d’espoirs, de projets, d’envies et le lendemain, sans raison particulière j’avais le cafard. Un cafard invincible qui ne m’est pas habituel et qui m’était difficile d’accepter. Mais la beauté de cette expression c’est que la vague… elle finit toujours par gonfler à nouveau et à te remettre sur le dessus ! 😉

Un jour, je me suis posé la question à voix haute : “Pourquoi tu pleures ?” et j’ai réussi à formuler une réponse évidente : “Je suis triste que mon voyage soit terminé”. La réalité m’a sauté au visage. C’était si simple. Si normal d’être triste. Je pense que mettre le doigt sur un problème, en prendre conscience, c’est l’éliminer ou au moins l’aborder pour mieux le supprimer. Alors, j’avais fait un pas vers le retour de moi même, après mon retour de voyage !

Rebondir après un retour de voyage

→ Se donner des objectifs

C’est essentiel. L’objectif c’est le petit point à l’horizon que l’on doit rejoindre.

Avec mon projet de développer le blog, j’avais prévu de me rendre au Salon des Blogueurs de Voyage qui se profilait à horizon 3 mois. Je me suis alors fixé des objectifs à atteindre avant cette échéance : des chiffres sur les réseaux sociaux (raisonnables mais motivants), la mise en place d’une newsletter etc.

→ Réaliser ses projets

Il faut se donner les moyens de réaliser ses projets. J’ai pour ma part commencé par m’organiser avec la mise en place d’un joli agenda personnel. Je me suis fixé des tâches et objectifs mensuels précis pour m’aider à avancer. Je m’y suis tenue, raccrochée.

Et puis un jour, naturellement la vie a repris son cours et j’ai laissé tomber mon agenda, ma bouée. Mes amis ont repris leur place centrale et importante dans ma vie. Ce sont à nouveau eux mes piliers si j’ai besoin de soutien 😉

→ Reprendre sa vie en main

J’ai eu beaucoup de mal à reprendre ma vie en main, de m’y réinvestir vraiment. Sans cesse en vadrouille entre la maison familiale en Picardie et mon ancienne vie à Paris, je me sentais dans un entre deux. J’étais incapable de retrouver une stabilité dont j’avais besoin. Puis, j’ai commencé à chercher un travail et un appartement et j’ai eu la chance que les deux se débloquent en même temps, trois mois après mon retour.

J’ai ainsi pu retrouver un endroit à moi, un bel appartement à mon goût et un lieu cocoon où je me sens bien. C’est important. J’ai fait le choix du bien-être avant celui l’économie. J’aurais tout aussi bien pu prendre une colocation moins chère, me laissant plus de budget pour voyager. Mais enfin, quitte à passer 70 % de mon temps dans une vie sédentaire, je préfère qu’elle me plaise. C’est mon choix. Chacun est libre de faire en fonction de ses priorités de vie.

Tout cela ne signifie pas que j’ai simplement repris le cours de ma vie d’avant. Au contraire. Beaucoup de choses ont changé, à commencer par moi, ma vision de la vie, mes envies et mes ambitions. Je me construis une nouvelle vie, plus à même de répondre à mes nouvelles attentes. Je suis à l’écoute de mes besoins, comme celui de continuer à voir du pays.

→ Programmer des voyages

C’est l’ultime plaisir du retour… reprogrammer un départ !

Ainsi, dans les mois qui ont suivi mon retour, j’ai eu besoin de voyager pour me sentir à nouveau libre et sans limite. Je me suis envolée pour un weekend à Barcelone, j’ai passé une semaine dans les Alpes, j’ai pris la voiture pour un roadtrip aux Pays-Bas etc. Et encore aujourd’hui je planifie de plus en plus d’escapades qui me font respirer le temps d’un weekend et me sentir libre.

Préparer, Rentrer, Rebondir

 

Ces trois phases ne sont pas forcément aussi distinctes les unes des autres comme je peux les expliquer ici : elles se chevauchent et s’entrecoupent mais je les ai identifié comme les trois phases de mon retour.

En conclusion, il n’y a pas de solution miracle au blues du retour de voyage mais un processus à pouvoir appliquer, des questions à se poser pour se faciliter la vie.

J’espère avoir pu te transmettre mon expérience et t’avoir donné des idées sur la manière de gérer ton propre retour. Plus que jamais je suis là pour discuter, ici ou en privée ou répondre à tes questions car… ce qui m’a énormément aidé aussi : c’est d’avoir échangé avec des voyageurs !

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